Immobilier : hausse des prix et taux pour 2017 ?
Selon une note issue du Crédit Agricole, l’embellie que connaît le secteur pourrait bien prendre fin l’année prochaine … Tous les professionnels sont d’accord sur ce point. 2016 est une année exceptionnelle pour l’immobilier, dans le neuf comme dans l’ancien.
Mais quid de 2017 ? Déjà, les experts en la matière émettent des doutes sur la théorie selon laquelle l’année qui vient serait aussi belle que celle qui s’achève. L’économiste du Crédit Agricole, Olivier Eluère, est de ceux-là : « Nous privilégions un scénario de légère remontée des taux OAT* et des taux de crédit en 2017. »
Car comme on le répète mois après mois, le marché immobilier connaît un boom formidable grâce aux dispositifs incitatifs mis en place par le gouvernement, mais surtout parce que les taux de crédit immobilier sont à un niveau historiquement bas (1,41 % en moyenne toutes durées confondues en septembre 2016). La situation est telle que, comme nous l’explique Sandrine Allonier, directrice des relations banques pour le courtier en crédit Vousfinancer, il est désormais possible d’emprunter à moins de 1 % :
Des Facteurs Alarmant !
Ce contexte idéal peut-il durer éternellement ? Si l’on regarde aujourd’hui du côté des taux OAT 10 ans, quelques signaux inquiétants font jour. Selon les données de l’Agence France Trésor, ces taux progressent en continu depuis le 3 octobre 2016 (de 0,18 % à 0,45 % au 31 octobre 2016). Un mouvement qui devrait s’intensifier, pour Olivier Eluère, avec une OAT 10 ans passant de 0,35 % à 0,70 % à la fin de l’année 2017. Et qui dit hausse de cet indicateur, dit hausse des taux de crédit immobilier in fine.
De plus, comme le rappelle l’économiste, le problème majeur de l’immobilier français n’est toujours pas résolu : « Le marché n’est pas véritablement « assaini ». Les prix se sont peu corrigés et demeurent très élevés. » Les notaires de Paris Ile-de-France l’observent déjà et anticipent, dans la capitale, un prix au m² moyen dans l’ancien en décembre 2016 à 8 500 €, soit une hausse des prix de 6 % sur un an.
« Dans la plupart des autres pays développés, une correction marquée des ventes et des prix s’était mise en place à partir de 2008 (avec une baisse cumulée des prix de 20 % à 50 % dans ces pays) (…) À l’inverse, la correction du marché français a été tardive et mesurée, avec une baisse des prix de l’ancien de 7 % seulement en cumulé depuis fin 2011 », rappelle Olivier Eluère.
Un impact minime sur le marché
Si l’effet d’aubaine pourrait être moins important qu’en 2016, les taux devraient être comparable à leur niveau de 2014. L’impact sur le marché immobilier serait d’ailleurs limité. Alors qu’il progresserait fin 2016 de 5 % dans l’ancien et 15 % dans le neuf, 2017 marquerait un léger repli pour l’existant et une hausse de 1 % à 2 %dans le neuf, selon Olivier Eluère.
Un autre scénario est également évoqué par l’économiste. Celui du maintien des taux bas pour l’ensemble de l’année 2017 : « les ventes se stabiliseraient dans l’ancien et monteraient encore un peu dans le neuf en 2017. » Avec pour conséquence… une hausse des prix de l’immobilier.
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